Visite de la salle n° 1

Cette première salle, contiguë à celle d’un ancien moulin à foulon alimenté par un canal depuis 1564, était mise à disposition par l’usine Rey pour tenir lieu d’école primaire et publique. On peut y découvrir d’anciens outils d’artisans qui ont œuvré dans nos vallées.

 

La carderie
On peut voir une machine à carder la laine pour matelas, équipée d’un siège et dévidoir rétractable, de marque J.R. Booth Brighouse, Mill Road Mills. Puis des outils et du matériel ayant servi à la manufacture de cardes Breyton Frères à Crest, fondée en 1775. Elle fabriquait des cardes pour les colonies, en particulier en Afrique, et elle a fonctionné jusqu’aux années 1980. Les cardes servaient au cardage de la laine, du coton, des toisons de bétail. Chaque pays avait une empreinte de carde différente (ensuite, l’entreprise est devenue l’usine Ré qui comptait 60 ouvriers en 1920).


La maison Breyton (16ème s.), rue des Cuiretteries à Crest

Le travail du cuir / la cordonnerie
Créées en 1803 à Romans, les tanneries Roux fabriquaient initialement des cuirs à semelles. Vers 1925, les tanneries Roux achètent une usine à Crest ce qui permet de doubler l'importance de leur affaire. Le bassin situé à côté du temple à Crest était utilisé par les tanneries qui étaient situées derrière le magasin Carrefour.
Les tanneries Roux sont aujourd’hui les seules ayant subsisté à Romans sur Isère.

On découvre le travail de la cordonnerie (le cordonnier s’appelait le « bouif ») avec ses « formes », ses outils ; des souliers d’enfants et des « galoches cloutées. La machine à couper le cuir vient du constructeur B. Chatel à Montoison.

Le téléphone
La fabrication de téléphones a connu de belles heures à Châteaudun, sous plusieurs appellations successives au gré de l’évolution des technologies : Picart-Lebas, Matra, Nortel et enfin Flextronics. Plusieurs anciens modèles sont visibles au musée.


Ancien téléphone mural Picard-Lebas (1908)

Le chemin de fer
Le composteur ou « presse à dater », se trouvait sur le guichet de la gare, du côté de l'agent chargé de délivrer les billets. Mis en service aux environs de 1890, les composteurs ont disparu à la fin des années 1970, avec à la mise en service des composteurs orange, en avril 1978. Puis le poinçonnage du billet sera remplacé par un simple gaufrage.
On peut voir un ancien composteur des chemins de fer, corps en fonte, plaque avant en laiton marqué DRESLER ET DRY 1889.

Le gaz
De la fin du 19ème au début du 20ème siècle, il existait des pinces à plomber pour chaque compagnie de gaz. A Crest, l’usine à gaz a été démolie dans les années 1965.
On peut découvrir au musée :
- Une collection de compteurs à gaz de 1900 à 1964 (modèles Siry, Lizars et Cie, J. Williams...), dont un spécimen ayant servi à l’éclairage du cinéma Eden à Crest. A noter que John Williams fut l'un des premiers constructeurs de compteurs à gaz, établi en 1849 à Paris.
- Un bec de gaz pantographe : le pantographe est le dispositif articulé qui permet à une locomotive électrique ou à un tramway ou à d'autres systèmes automoteurs électriques de capter le courant par frottement sur une caténaire.
- Un toréfacteur à café fonctionnant au gaz
- Un sèche-cheveux à gaz datant de l’époque Napoléon III

La chaudronnerie / le travail du fer
On découvre des outils de forge et de chaudronnerie comme
- des marteaux et d’énormes clés qui devaient être manipulées par deux personnes
- un alambic provenant de la chaudronnerie Levêque à Crest
- une rouleuse de chaudronnier (donnée par un maçon de Barsac)
- des outils de ferblanterie provenant de la chaudronnerie Lagier, autrefois implantée sur le site de Smurfit Kappa à Crest
- des outils provenant de l’entreprise Marion (chauffage central)

 
Dérouloir à tôles

 
Générateur d’acétylène PYROGENE pour la soudure

La sériciculture / la magnanerie / le moulinage
La Drôme fût autrefois une région florissante pour la production de cocons. Ce sont les petites éducations de vers à soie qui dominaient partout dans le département. L'industrie de la filature exigeait les mêmes conditions sociales que la sériciculture, et notamment une main-d'oeuvre féminine et rurale (Les industries de la soie dans la vallée du Rhône In: Les Études rhodaniennes. Vol. 5 n°1, 1929. pp. 1-26).



En 1901, le village de Saillans voit l’installation d’un tissage de soie, dans les anciennes usines d'Eymieu, passées par la suite aux frères Naef. L’usine Naef compta 179 métiers à tisser et jusqu’à 300 ouvriers. Les soieries Naef ont fonctionné jusqu'en 1968, mettant 114 ouvriers au chômage à leur fermeture .....

On peut voir au musée de nombreux objets ayant trait à la magnanerie :


Une machine à couper les feuilles de mûrier
« ...Ce couteau, qui pourrait s'appeler plus proprement un moulin coupe-feuille, offre l'immense avantage de couper la feuille sans la presser ni la mâcher, ... »

La fabrication des étoffes de soie comporte quatre séries d'opérations. Il faut d’abord remetre la soie à la dévideuse, dont le travail consiste à transformer les flottes en bobines, appelées roquets (la longueur du fil de soie peut atteindre 2 km...).
A voir sur place : un roquet, ou dévidoir de bois ou de fer en forme d'étoile à huit branches, qui date de 1890.
Dans les ateliers de moulinage on se sert du verbe « caver » pour dire enlever les « guindres » ou les roquets, lorsqu'ils sont chargés de soie. Ce mot est dérivé sans doute de l'italien cavare (sortir une chose d'où elle est).